Evan Fournier
Denver doit sortir de l’impasse
Depuis l’échange pour Carmelo Anthony, Denver a choisi de construire un effectif de 15 très bons joueurs mais sans véritable franchise player. Ce pari, pour le moins atypique en NBA, est en passe d’être perdu, les Nuggets ne feront même pas les playoffs cette saison.
La patte Ujiri
Masai Ujiri arrive à la tête des Nuggets à l’été 2010 et dès sa prise de fonction un dossier chaud est à traiter. Carmelo Anthony, la star de Denver, drafté par cette même équipe en 2003 arrive en fin de contrat à l’été suivant et souhaiterait partir, de préférence à New York dans sa ville natale. Conscient qu’il pourrait perdre son joueur majeur sans aucune contrepartie, Ujiri anticipe et tente de monter un trade avec les Knicks afin de récupérer des jeunes joueurs en échange.
Les négociations trainent en longueur, on reproche au GM nigérian d’en demander beaucoup trop à son homologue New Yorkais, mais il arrive finalement à ses fins. A quelques jours de la trade deadline, Denver envoie donc Carmelo Anthony accompagné de Chauncey Billups notamment, en plus de trois autres joueurs du bout du banc. En échange les Nuggets reçoivent Danilo Gallinari, Wilson Chandler, Raymond Felton et Timofey Mozgov. Dans cette transaction, New York envoie aussi son premier tour de draft 2014, dont on verra qu’il a une énorme importance aujourd’hui.
Si les Knicks sont encore mitigés par rapport à cet échange, Denver en est sorti gagnant. Le front office profite alors de ce nouveau départ et mise sur un tout nouveau concept en NBA, un roster de 15 joueurs de niveau homogène sans superstar ni franchise player. Installé depuis la mi-saison 2010-2011 donc dans le Colorado, cette orientation subsiste toujours aujourd’hui en 2014 avec un nouveau GM, Tim Connelly.
Costauds en saison régulière, fragile en playoffs
De 2011 à 2013, Denver va afficher un bilan de respectivement 50-32, 38-28 (saison du lockout), et enfin 57-25, record de la franchise. Durant cette période les hommes de George Karl sont excellents en saison régulière et l’équipe tourne à plein régime. Les Nuggets pratiquent un jeu offensif, altruiste et explosif qui fait d’eux une des équipe les plus spectaculaire à regarder jouer. Le danger peut venir de partout pour l’adversaire, George Karl, qui utilise une rotation de 12 joueurs peut tous les soirs voir un joueur différent flamber et prendre le match à son compte et surtout l’équipe est totalement imprévisible en fin de match, sachant que n’importe lequel des 5 joueurs sur le terrain peut être susceptible de prendre un tir décisif.
Denver est la meilleure attaque de la ligue durant chacune des saisons de cette période. Malheureusement, la plupart des équipes dans ce cas de figure confirmeront qu’il ne suffit pas d’avoir une excellente attaque pour briller en playoffs et être champion, à l’image des Suns de la période D’Antoni. Pour reprendre un vieux dicton en NBA « L’attaque fait gagner des matchs, la défense fait gagner des titres ». C’est justement là où le bât blesse dans le Colorado, la défense n’est pas imperméable, et encaisse en moyenne 101.7 points par match durant cette période, beaucoup trop.
Après avoir perdu au premier tour des playoffs 2011 et 2012, Masai Ujiri est conscient que sans spécialiste défensif, les Nuggets n’iront nul part en postseason. C’est pourquoi Denver s’implique dans l’échange de Dwight Howard et récupère Andre Iguodala afin de pallier à ce manque. L’ancien Sixer est comme un poisson dans l’eau dans les Rocheuses où son altruisme offensif et sa dureté défensive en font un joueur majeur. Malheureusement, encore, pour les Nuggets, cela ne suffit pas et l’équipe explose en vol au premier tour des derniers playoffs face à l’adresse insolente des Warriors.
La transition ratée
L’été dernier marque un tournant dans l’histoire récente de la franchise. Masai Ujiri, en fin de contrat, préfère retourner à Toronto, George Karl paye le fait qu’il n’a que trop rarement passé le premier tour des playoffs et démis de ses fonctions. Enfin Andre Iguodala préfère utiliser sa team option et retrouver ses bourreaux du printemps dernier, c’est à dire les Warriors.
Ainsi, Tim Connelly est nommé GM en provenance de New Orleans où il était l’assistant de Dell Demps et il nomme ensuite Brian Shaw comme coach. Shaw n’est pas inconnu en NBA puisqu’il a été le meneur de jeu des Lakers à l’époque Kobe & Shaq, et il est ensuite devenu le coach assistant de Phil Jackson. En 2011, il rejoint Indiana où il est l’assistant de Frank Vogel. De ce fait Shaw est influencé par deux coaches adeptes du jeu placé en attaque autour d’intérieurs fiables et de défenses performantes.
Les Nuggets pensent alors que Shaw amènera cette nouvelle culture qui permettra à l’équipe de franchir un pallier. Cependant, c’est la première expérience en tant que Head Coach pour l’ancien Laker et il semble actuellement être en perdition et ce pour plusieurs raisons (à lire cet article du site NuggetsFrance). En résumé, l’effectif ne colle absolument pas au style de Brian Shaw, les intérieurs ne sont pas assez performants au poste, il n’y a aucun vrai stoppeur défensif, ni même de joueur à vocation défensive, et surtout, ce rostre adore courir et jouer en première intention.
Le coach n’arrive pas à imposer son style de jeu à ses joueurs et fait peut-être preuve d’un manque de poigne, ce qui explique la 10ème place de la conférence ouest avec un bilan négatif. Le gros problème, en plus des blessures, est que les Nuggets n’ont aucun style de jeu, c’est un mix entre du run & gun, du jeu placé avec une alternance intérieure-extérieure et énormément d’isolations. En revanche, la faute ne revient pas uniquement à l’entraineur, mais aussi au front office qui a construit un effectif excitant offensivement mais très pauvre défensivement, sans aucune complémentarité.
La nécessité de changer
Si Denver veut retrouver les playoffs, il semble évident que quelque chose doit changer durant l’été. En allant dans ce sens nous recensons trois possibilités :
Option 1 : Changer d’entraineur
C’est clairement l’option la plus simple et la plus simpliste. La greffe de Brian Shaw n’a pas pris cette saison et avec l’effectif actuel on voit mal comment cela pourrait évoluer dans le bon sens tant le fossé entre lui et ses joueurs est important. Si Tim Connelly décide de continuer avec un rostre semblable, il lui faudra alors un entraîneur réputé pour son jeu offensif, on pense alors à Alvin Gentry, l’assistant de Doc Rivers aux Clippers, ou encore Mike D’Antoni si les Lakers venaient à s’en séparer. La liste des coaches sans clubs est assez longue tout comme la liste des coaches actuellement assistant en NBA pour laisser le choix à Denver.
Option 2 : Ajuster l’effectif
L’immense chance pour les Nuggets est qu’ils possèdent un effectif parfait pour les trades. On y retrouve quasiment que de très bons joueurs aux salaires tout à fait corrects, aucun n’est surpayé par rapport à son niveau réel, à part peut-être JaVale McGee à 10 millions la saison sachant qu’il est blessé depuis Novembre et qu’il ne joue pas plus de 25 minutes par match.
Par conséquent, il est tout à fait envisageable de réaliser plusieurs échanges cet été afin de moduler le roster pour le rendre plus équilibré. N’importe lequel des joueurs actuel est susceptible de partir, même si Evan Fournier et Kenneth Faried semblent être l’avenir de la franchise, cependant leur valeur est élevée et ils seront inclus dans un package s’il le faut. Deux types de transferts feront alors l’affaire, le premier serait d’essayer d’acquérir un ou plusieurs joueurs à vocation défensives tels que Tony Allen, Luc Mbah A Moute, Iman Shumpert, Avery Bradley ou Larry Sanders par exemple.
Ensuite, on s’est bien rendu compte qu’un effectif sans franchise player n’est pas viable dans la course au titre. Les Nuggets possèdent beaucoup de joueurs intéressant mais aussi un premier tour de draft 2014 qui devrait se situer aux alentours de la 8ème place (via New York et Carmelo Anthony). Avec le niveau de la cuvée de rookie qui va arriver en Juin, ce pick serait alors une formidable monnaie d’échange accompagné d’un ou deux joueurs pour récupérer une superstar. Parmi ce type de joueurs quelques uns semblent plus disponibles que les autres, c’est le cas de Rajon Rondo et de Kevin Love principalement.
Option 3 : La reconstruction totale
Ce serait la solution la plus radicale pour Denver. Conscient que la masse salariale est beaucoup trop haute pour une équipe qui n’ira pas en playoffs et peu permissive sur le long terme, le front office pourrait avoir des envies de tout reconstruire.
L’idée serait alors d’échanger ses joueurs contre des premiers tours de draft 2014 et 2015, à l’image de ce que fait actuellement Philadelphia. Certes la saison prochaine serait alors très longue dans le Colorado, mais la succession à venir de deux cuvées excellente coup sur coup offre l’opportunité de réaliser cette opération presque sans risques.
Denver possèdera en Juin un choix dans le top 10 vraisemblablement, et il serait alors possible d’en récupérer au moins un voir deux autres au premier tour en traitant avec Phoenix ou Charlotte par exemple.
En plus d’une accumulation de rookie, les Nuggets se débarrasseraient de contrats à long terme, ce qui permettrait d’essayer de signer des jeunes free agents restrictifs cet été aux forts potentiels. C’est le cas par exemple de Greg Monroe, Eric Bledsoe, Gordon Hayward, Evan Turner ou Lance Stephenson.
Un trade à venir à Miami
Le double champion en titre s’est engagé ces derniers jours dans un processus de recherche de trade afin d’acquérir un nouveau joueur à l’arrière pour suppléer Dwyane Wade et ses problèmes de genoux qui l’ont déjà obligé à manquer 6 matchs cette saison et 40 matchs au total depuis la saison 2010/2011. Le Heat est à la recherche d’un joueur avec les mêmes caractéristiques de joueurs percutant avec des qualités de playmaker. Un style de jeu différent de Ray Allen ou encore Roger Mason Jr. et James Jones qui sont tous utilisés en tant que shooteurs sur les postes 2 et 3.
Il n’y a pas d’urgence du côté de South Beach, pour le moment le GM Pat Riley étudie des pistes menants aux candidats potentiels, cependant il devra faire preuve de beaucoup de persévérance, la marge financière est infime, le Heat étant déjà au-dessus de la luxury tax. De plus les joueurs susceptibles d’être échangés se trouvent être Joel Anthony, James Jones et Roger Mason Jr, des joueurs avec une riche expérience mais qui ne peuvent être au mieux des 9èmes ou 10èmes hommes dans un effectif. Une autre possibilité serait d’inclure Norris Cole, dont la valeur sur le marché des transferts avait déjà été testé avant le début de la saison, cependant si Cole est échangé il ne restera plus que Mario Chalmers comme meneur de jeu de formation, même si, il est vrai, LeBron James et Dwyane Wade s’occupe de la création du jeu dans cette équipe. La dernière possibilité pour Miami d’améliorer son package afin d’appâter un joueur intéressant serait d’inclure son choix du premier tour de draft 2014. Ce choix se situerait aux alentours de la 26ème place et dans une draft aussi talentueuse que celle de 2014 ce pick peut-être alléchant pour les autres équipes. Par exemple le 26eme choix de draft 2014 touchera 958 000$ avec un contrat garanti en 2014-2015 ce qui pour Miami pourrait compter énormément puisqu’avec la possibilité que les three amigos se retrouvent free agent, Miami devra sortir le chéquier pour les conserver tout en faisant extrêmement attention aux nouvelles règles salariale. Chaque dollar va compter cet été à Miami et le contrat du Rookie sera peut-être de trop.
Quels sont les joueurs que Miami pourrait essayer d’acquérir ?
JORDAN CRAWFORD
C’est le nom qui émerge de toutes les rumeurs entourant le Heat. Pat Riley aurait ciblé en priorité Jordan Crawford, lui qui est une des excellentes surprises du début de saison. L’arrière croqueur scoreur reconverti meneur de jeu par Brad Stevens guide avec brio les Celtics privés de Rajon Rondo à une inespérée quatrième place dans la conférence est. Crawford serait la recrue idéale pour Miami pouvant apporter des points en sortie de banc ou remplacer Dwyane Wade lorsqu’il n’est pas là dans un style similaire. enfin ses énormes progrès dans la création du jeu lui permettrait aussi de remplacer numériquement Norris Cole qui partirait à Boston en compagnie de James Jones et du premier tour de draft de Miami. De ce fait Boston aurait un vrai meneur remplaçant pour Rondo avec Cole, lui qui dans les deux matches qu’il a disputé en tant que titulaire cette saison tourne à 8 points 5,5 rebonds et 4 passes de moyenne. Boston récupèrerait aussi Jones et son contrat qui se termine à la fin de l’année ce qui libérerait de la masse salariale supplémentaire, et surtout, Danny Ainge pourrait continuer la reconstruction des Celtics avec un deuxième choix de draft au premier tour en 2014.
Résumé du trade : Miami reçoit Jordan Crawford tandis que Boston reçoit Norris Cole, James Jones et le 1er tour de draft 2014 de Miami
MARSHON BROOKS
Après une saison rookie très prometteuse chez les Nets, MarShon Brooks a malheureusement complètement disparu de la circulation, ne jouant que 12 minutes par match l’année dernière à Brooklyn en étant barré par Joe Johnson puis en ne rentrant en jeu que 8 matchs sur 26 cette saison à Boston. Le talent est indéniable chez ce joueur mais pour le moment aucun de ses coaches ne lui a vraiment fait confiance, et un nouveau départ pourrait lui faire du bien. N’étant pas indispensable à Boston son prix sera moins élevé que pour Crawford. On imagine mal Miami lâché Norris Cole pour lui mais un package James Jones et le 1er tour de draft de Miami est tout à fait envisageable.
Résumé du trade : Miami reçoit MarShon Brooks et Boston reçoit James Jones + le 1er tour de draft 2014 de Miami
EVAN FOURNIER
Masai Ujiri et George Karl, les deux personnes à l’origine de la draft d’Evan Fournier à Denver ne sont plus là. Le nouveau coach Brian Shaw croit moyennement en notre frenchy, lui préférant Jordan Hamilton et Nate Robinson notamment. Là encore Fournier n’est plus indispensable à Denver où il ne joue que 12 minutes par match et Miami pourrait en profiter pour le récupérer avec ses qualités naturelles de scoreur et sa capacité à créer le jeu sur quelques séquences. En échange Miami pourrait proposer le même package que pour MarShon Brooks à savoir James Jones et leur premier tour de draft 2014. Jones rendrait quelques services à une équipe de Denver en manque de shooteur à 3 points et enfin les Nuggets pourrait acquérir un autre choix de draft 2014 du premier tour, ils ont déjà celui de New York, tandis que leur propre choix va à Orlando. Ainsi Denver aurait deux choix au premier tour et pourrait s’en servir dans le cadre d’un autre trade par exemple.
Résumé de l’échange : Miami reçoit Evan Fournier, Denver reçoit James Jones et le premier tour de draft 2014 de Miami
AUSTIN RIVERS
Le fils de Doc a vraiment du mal à s’imposer en NBA malgré un bon potentiel en étant baladé entre le poste 1 et le poste 2. De plus cette année il est barré chez les Pelicans par Jrue Holiday, Eric Gordon et Tyreke Evans, rien que ça ! Et même Brian Roberts, lequel à la confiance de son coach Monty Williams pour être le back-up de Holiday. Un an après sa draft, c’est le meilleur moment pour le Heat d’essayer de récupérer Austin Rivers pendant que sa cote est encore faible. Pour le récupérer Miami pourrait proposer James Jones, Rashard Lewis (deux contrats expirants) et surtout leur premier tour de draft 2014, New Orleans n’en a actuellement pas au premier tour, le leur étant parti chez les Sixers dans l’échange Jrue Holiday-Nerlens Noel.
Résumé de l’échange : Miami reçoit Austin Rivers, New Orleans reçoit James Jones, Rashard Lewis et le premier tour de draft 2014 de Miami
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