Thomas Robinson
Ces jeunes qui ne jouent pas
7 – MEYERS LEONARD & THOMAS ROBINSON
Au sein d’une très bonne équipe de Portland les deux intérieurs remplaçants ne jouent pas beaucoup. T-Rob, recruté dans le but de servir de back-up à LaMarcus Aldridge est à peine meilleur que la saison passée mais il est encore à des années lumières du statut d’All-Star qui lui était promis avant la draft 2012. Quant à Meyers Leonard, lui qui est prospect à long terme, dont on sait qu’il faudra attendre quelques saisons avant qu’il ne devienne un très bon joueur s’est fait reléguer au rang de troisième pivot du roster par Joel Freeland.
Les reproches du coachs envers les deux joueurs sont les mêmes : le manque d’intensité, et la défense. Si Leonard a des circonstance atténuantes, Robinson en revanche n’en a aucune, lui qui basait tout son jeu là-dessus en NCAA. Dans une lutte acharnée pour les playoffs, il est maintenant trop tard pour faire des essais, mais en début de saison il aurait pu être judicieux de leur donner plus de temps de jeu en fonction de leurs performances. Le principal problème de Portland étant le temps beaucoup trop important passé sur le terrain par les titulaires, dans ce système, les remplaçant n’ont pas forcément la rage nécessaire pour se donner à fond sachant que de toute façon leurs minutes seront limitées pour remettre au plus vite un joueur majeur. Quand on voit aujourd’hui l’impression de fatigue que dégage les Blazers, tout comme l’accumulation des petits pépins physiques, on se dit que ce n’était peut-être pas la meilleure solution.
Meyers Leonard
Saison | Club | GP | GS | Min | Tirs% | 3% | LF% | Rbds | Ast | BP | F | Stl | Blk | Pts |
2013-2014 | POR | 34 | 0 | 9.7 | 45.7 | 0 | 75 | 3.0 | 0.5 | 0.4 | 2.1 | 0.2 | 0.1 | 2.6 |
2012-2013 | POR | 69 | 9 | 17.5 | 54.5 | 42.9 | 80.9 | 3.7 | 0.5 | 0.7 | 2.4 | 0.2 | 0.6 | 5.5 |
- Meilleur match cette saison : 2 Janvier Vs. Charlotte : 8pts, 10rbds, 2 passes en 20 minutes
Thomas Robinson
Saison | Club | GP | GS | Min | Tirs% | 3% | LF% | Rbds | Ast | BP | F | Stl | Blk | Pts |
2013-2014 | POR | 61 | 0 | 12.2 | 47.0 | 0 | 57.3 | 4.3 | 0.5 | 0.7 | 1.9 | 0.3 | 0.3 | 4.7 |
2012-2013 | SACHOU | 70 | 0 | 15.1 | 43.0 | 0 | 52.3 | 4.5 | 0.7 | 1.3 | 1.8 | 0.6 | 0.4 | 4.8 |
- Meilleur match cette saison : 23 Février Vs. Minnesota : 14pts, 18rbds, 2passes, 2 contres en 33 minutes
Quel est le plus gros bide des 5 dernières draft ?
La sélection à la draft n’est pas une science exacte. Malgré une multitude de scouting reports, de vidéos et de matchs vu par les dirigeants il arrive qu’ils se trompent complètement. Retour sur les plus gros gâchis de ces cinq dernières années.
2009 : Hasheem Thabeet
1 | Blake Griffin | LA Clippers |
2 | Hasheem Thabeet | Memphis |
3 | James Harden | Oklahoma City |
4 | Tyreke Evans | Sacramento |
5 | Ricky Rubio | Minnesota |
Après | Stephen Curry, DeMar DeRozan, Brandon Jennings, Jrue Holiday, |
Au sein d’une cuvée très riche, Hasheem Thabeet intrigue. Ses 2,21 mètres, tout comme sa mobilité et sa coordination font fantasmer tous les scouts et tous les dirigeants. Ses trois années passées à l’université rassurent, tout comme ses statistiques pour sa saison NCAA 2008-2009 (13.6 points, 10.8 rebonds, 4,2 contres). Memphis, avec le deuxième choix jette son dévolu sur le joueur d’origine Tanzanienne, même s’ils possèdent en Marc Gasol un pivot d’avenir très costaud. Difficile de passer à côté de lui, même si le poste 5 est celui que les Grizzlies avaient le moins besoin de renforcer.
Avec l’arrivée durant l’été de Zach Randolph, les perspectives de temps de jeu s’amenuisent. Au fil de la saison les doutes se confirment, Marc Gasol qui continue de progresser joue 36 minutes par match et Randolph 38 minutes. Derrières ces deux titulaires indéboulonnables, Thabeet ne joue que 13 minutes. Pas assez pour se mettre dans le rythme et pour prendre des repères dans ce championnat très différent de la NCAA. Il n’est toujours pas prêt pour la NBA, mentalement et surtout physiquement. Il est extrêmement fin et manque d’une bonne dizaine, voir quinzaine de kilos de muscles pour espérer lutter un minimum face aux intérieurs adverses.
Sa saison rookie est pourtant sa meilleure à ce jour en marquant 3.1 points, en prenant 3.6 rebonds et en contrant 1.2 shoots. Après 45 matchs pour sa saison sophomore, ou sa production et son temps de jeu sont très nettement en baisse, il est envoyé à Houston. Il ne restera qu’une saison dans le Texas avant de refaire ses valises direction Portland pour un nouvel échange. Il terminera la saison là-bas avant de signer à l’été 2012 à Oklahoma City. On se dit qu’enfin une équipe va lui donner sa chance, l’environnement y est parfait pour qu’il explose enfin dans une équipe qui sait très bien former ses jeunes joueurs et où le poste de pivot est le plus faible de l’effectif.
Mais les espoirs sont de courte durée. Thabeet souffre toujours physiquement et n’est pas assez costaud pour s’imposer dans la raquette, il continue de décevoir, n’affichant aucun progrès. Il jouera au final 66 matchs avec en moyenne 11 minutes par matchs, sa production se rapproche de celle de son année rookie (2,4 points 3 rebonds et 0,9 contres) mais il avait clairement une carte à jouer pour devenir un titulaire en puissance. Cette saison, l’arrivée de Steven Adams l’a complètement sorti de la rotation, il n’est rentré que dans 5 matchs sur les 40 disputés par le Thunder, mais surtout on se demande maintenant s’il progressera un jour et s’il arrivera enfin à prendre du muscle. Il restera l’une des plus grosses déceptions de l’histoire de la draft, même s’il a eu des circonstances atténuantes comme la présence de Marc Gasol à Memphis et les transferts à répétition l’empêchant d’évoluer dans un environnement stable.
2010 : Ekpe Udoh
5 | DeMarcus Cousins | Sacramento |
6 | Ekpe Udoh | Golden State |
7 | Greg Monroe | Detroit |
8 | Al-Farouq Aminu | LA Clippers |
9 | Gordon Hayward | Utah |
10 | Paul George | Indiana |
Après | Avery Bradley, Eric Bledsoe, Ed Davis, Larry Sanders |
A l’été 2010, les Warriors cherchent en priorité un pivot. L’effectif est complètement déséquilibré avec les seuls Andris Biedrins et Ronny Turiaf comme intérieurs de métier. L’équipe est la plus mauvaise défense de la ligue avec 112 points encaissés par match, et donc les dirigeants veulent un intérieur défensif censé devenir la tour de contrôle de ce côté là du terrain. Juste avant de récupérer David Lee dans un trade avec les Knicks, les Warriors sélectionnent en sixième positon le poste 5, Ekpe Udoh. l’ex-joueur de l’université de Baylor a certes un potentiel et des qualités offensives beaucoup moins importantes que Greg Monroe, l’autre intérieur encore disponible. Mais Udoh a un profil défensif qui correspond aux besoins.
Limité, il n’arrive même pas à s’imposer en tant que titulaire. Ne commençant que 18 matchs sur les 58 qu’il a disputé, il tourne pour sa saison rookie très péniblement à 4,1 points (43,7% aux tirs), 3,4 rebonds et 1,5 contres. Son impact défensif est en revanche intéressant, en sa présence l’équipe encaisse 101,7 points en 100 possessions, contre 107,6 lorsqu’il n’est pas là. Ce n’est cependant pas suffisant pour son coach, qui ne le fait jouer que 17 minutes en moyenne. Sa saison sophomore étant du même acabit, sans réelle progression, il est envoyé en Février 2012 à Milwaukee en compagnie de Monta Ellis contre Andrew Bogut.
Dans le Wisconsin, Udoh n’arrive pas à s’imposer, donnant l’impression de stagner et de ne pas progresser. Depuis son arrivée, ses statistiques sont continuellement en baisse malgré un temps de jeu qui se maintient autour des 19 minutes par matchs. Pour la dernière année de son contrat il réalise sa plus mauvaise saison, il n’a pas profité de la blessure de Larry Sanders pour se mettre en valeur, ce qui n’est vraiment pas bon signe avant de devenir free agent cet été. Son profil et sa taille devraient quand même l’aider à trouver un club, mais il sera au mieux le 4ème intérieur. Très décevant.
2011 : Derrick Williams
1 | Kyrie Irving | Cleveland |
2 | Derrick Williams | Minnesota |
3 | Enes Kanter | Utah |
4 | Tristan Thompson | Cleveland |
5 | Jonas Valanciunas | Toronto |
Après | Kemba Walker, Klay Thompson, Nikola Vucevic, Kenneth Faried, Iman Shumpert |
Au moment de la draft, Derrick Williams était décrit comme le joueur le plus « NBA Ready ». Il est drafté en 2ème position derrière Kyrie Irving, qui a manqué les trois quarts de la saison universitaire mais dont le potentiel est immense. Le choix de Minnesota semble donc juste, Williams étant un joueur pouvant évoluer aux postes d’ailier fort et d’ailier grâce à ses qualités athlétique et son shoot correct. Les Wolves possèdent déjà Kevin Love mais ils n’ont pas de titulaire indiscutable au poste 3 et donc le choix est cohérent, surtout qu’après, n’arrivent que des big man.
Malgré un potentiel évident, il déçoit pour sa première saison. Il est utilisé comme back-up de Kevin Love et très peu à l’aile, il n’est titularisé que 15 fois et signe une saison rookie très moyenne avec 8,8 points et 4,7 rebonds. En 2012-2013, Williams profite à plein de la très longue blessure de Love pour gagner des minutes et s’installer dans le 5 majeur au poste d’ailier fort. Williams arrive à être performant, sublimé par Ricky Rubio il grimpe jusqu’à 12 points par matchs en étant très bon après le All Star Break ( 14.3 points en Février, 15.5 en Mars). Cependant sa production aux rebonds est souvent montré du doigt tout comme sa défense.
Avec le retour de Kevin Love l’été dernier, Rick Adelman annonce qu’il fera jouer Williams au poste 3. Mais dans les faits, l’ailier joue très peu (seulement 14,7 minutes), et fin Novembre, le front office de Minnesota qui en a assez d’attendre que le joueur utilise enfin tout son potentiel l’échange à Sacramento. Là-bas, il est titulaire dès son arrivée, à l’aile. Ses 7 premiers matchs sont prometteurs avec tout de suite près de 13 points de moyenne et 6 rebonds. Ses qualités athlétiques sont très utiles et il semble enfin s’épanouir. Malheureusement pour lui, Rudy Gay débarque, et Derrick Williams retourne sur le banc de touche où depuis il rempli le rôle de sixième homme. Malgré un talent évident, il fait parti de ces joueurs qui ont toujours la malchance d’être au mauvais endroit, au mauvais moment mais espérons pour lui qu’une équipe lui offrira enfin une vraie chance de briller. Il ne sera pas le All Star annoncé avant sa draft, mais il peut devenir un bon joueur s’il arrive enfin à se fixer à un poste et à jouer avec plus d’intensité et plus durement en défense.
2012 : Thomas Robinson
4 | Dion Waiters | Cleveland |
5 | Thomas Robinson | Sacramento |
6 | Damian Lillard | Portland |
7 | Harrison Barnes | Golden State |
8 | Terrence Ross | Toronto |
9 | Andre Drummond | Detroit |
Après | Jeremy Lamb, John Henson, Andrew Nicholson, Jared Sullinger |
Longtemps placé à la deuxième place de toutes les mock drafts derrière Anthony Davis, Thomas Robinson a finalement glissé jusqu’à la cinquième position. Sacramento a sauté sur l’occasion pour le sélectioner et en faire le complément de DeMarcus Cousins dans la raquette. Avec ses qualités de rebondeur et de défenseur il semblait vraiment complémentaire du pivot californien. Avec le recul, ce choix semble toujours cohérent, et justifié, même si les Kings auraient pu prendre également Harrison Barnes pour combler leur faiblesse chronique à l’aile.
Tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu chez les Kings. Seul joueur d’équipe dans un roster composé d’éléments hyper individualistes, Robinson n’arrive pas à s’imposer. Il perd la place qui lui était promise dans le cinq majeur dès le training camp au profit de Jason Thompson. Son activité sur le terrain perd en intensité au fil des matchs, et malgré des statistiques très bonnes au rebonds (4,7 prises en 16 minutes) il est inexistant en attaque, et les seules fois où il touche le ballon, ses shoots sont manqués, seulement 43% aux tirs ce qui est indigeste pour un intérieur.
Sa confiance étant porté disparue, et son implication se réduisant, il est envoyé en cours de saison à Houston en échange de Patterson. Dans le Texas, il n’arrive pas à s’imposer malgré un gros manque au poste d’ailier fort. En 19 matchs, ses statistiques sont les même qu’à Sacramento mais là aussi son manque d’intensité et de motivation agace. Au début de l’été il est encore transféré, cette fois-ci à Portland pour jouer les doublures de LaMarcus Aldridge. Les attentes autour de lui étant grandement redescendues, cette expérience en Oregon est pour le moment plutôt bonne même s’il peut faire beaucoup beaucoup mieux en défense et aux rebonds. S’il ne se bouge pas d’avantage, et s’il ne renforce pas son mental, il fera une carrière de bon back-up en NBA, dommage pour un joueur au potentiel de All-Star.
2013 : Anthony Bennett
1 | Anthony Bennett | Cleveland |
2 | Victor Oladipo | Orlando |
3 | Otto Porter | Washington |
4 | Cody Zeller | Charlotte |
5 | Alex Len | Phoenix |
Après | Ben McLemore, Trey Burke, Michael Carter-Williams, Giannis Antetokounmpo |
Le Canadien, premier choix en Juin dernier à la surprise générale, est pour le moment catastrophique. Cleveland nous a habitué à sélectionner des joueurs attendus plus bas que leurs picks (Thompson, Waiters) mais qui se révèlent être des bons joueurs sur lesquels on peut construire. D’après le consensus général, Nerlens Noel était programmé pour être le numéro un, mais sa rupture des ligaments croisés a refroidi les cinq premières équipes. De ce fait, il restait 4 joueurs pouvant potentiellement être le premier choix. Victor Oladipo, Ben McLemore, Alex Len et Otto Porter du fait du manque d’ailier de qualité chez les Cavs. Cody Zeller était attendu dans le top 5 mais pas sur la première marche, et Anthony Bennett était programmé pour être le 7 ou 8ème choix.
Ainsi, Cleveland a fait un choix très surprenant. Bennett, déjà à l’époque, n’avait absolument pas les qualités pour jouer au poste 3, et le poste 4 étant déjà occupé par Tristan Thompson qui joue 32 minutes par matchs en progressant saison après saison. La volonté de l’équipe étant aussi de remettre Dion Waiters dans le rôle qui était le sien à Syracuse et pour lequel il a un brillant avenir en NBA, en sixième homme. Cela aurait donc été beaucoup plus cohérent de sélectionner Victor Oladipo, dont le scout pensait et pensent toujours qu’il sera le meilleur joueur de cette classe de draft. L’arrière est aussi un très bon défenseur ce qui le fait rentrer dans la philosophie de jeu de Mike Brown, contrairement à Bennett qui est peu performant dans ce domaine. Les deux autres choix plus cohérents auraient été de prendre Ben McLemore qui aurait pu être complémentaire de Kyrie Irving, ou Otto Porter pour combler le trou à l’aile, même s’il n’a pas forcément le plus gros potentiel.
Le « WOOOW » du présentateur d’ESPN au moment de l’annonce de son nom par David Stern est déjà mythique. C’est d’ailleurs peut-être le même cri qu’ont lâchés les préparateurs physiques de Cleveland en le voyant arriver cet été. Complètement hors de forme, absolument pas affuté, l’ancien pensionnaire d’UNLV n’a déjà pas mis toutes les chances de son côté pour réussir. A l’université il était déjà un peu rondouillard mais cela ne l’empêchait pas d’être performant, malheureusement il a encore pris des kilos avant de rejoindre l’Ohio, et ce ne sont pas des kilos de muscles.
Pour le moment, Bennett est rentré dans une spirale négative et n’a plus aucune confiance pour jouer de manière efficace. Ses statistiques sont catastrophiques (2.4 pts, 2.2 rebonds, 26% aux shoots), et surtout son impact sur l’équipe est inexistant. Cleveland étant maintenant très fourni sur les postes 3 et 4, Bennett n’a que très peu de minutes, où il tente de forcer son jeu pour marquer quelques points, sauf qu’évidemment, ces shoots ne rentrent pas et il ne retrouve pas sa confiance. Il a lui-même évoqué la possibilité d’aller jouer en D-League, une première pour un first pick, Mike Brown refuse pour le moment mais cela semble être une très bonne idée, histoire de retrouver le rythme et ses sensations plutôt que de rester sur le banc.
Attention tout de même, Anthony Bennett est le joueur avec le plus gros talent offensif de cette liste, cela va lui prendre du temps de retrouver son meilleur niveau, mais c’est possible et il pourrait sans problème devenir un joueur d’impact dans la ligue. Malheureusement les attentes et la pression s’exerçant sur lui sont 1000 fois supérieures à ce que ça aurait pu être s’il avait été drafté en 6 ou 7ème position. En attendant, il reste pour l’heure le plus mauvais premier choix de la draft.
Mentions spéciales
Johnny Flynn – 6ème choix de la draft 2009
Wesley Johnson – 4ème choix de la draft 2010
Jan Vesely – 6ème choix de la draft 2011
Jimmer Fredette – 10ème choix de la draft 2011
Austin Rivers – 10ème choix de la draft 2012
Royce White – 16ème choix de la draft 2012
Les secrets de l’ascencion de Portland
Portland affiche la plus grosse progression de toute la ligue, passer d’une 11ème place de la conférence ouest avec un bilan de 33 victoires et 49 défaites à la première avec pour le moment 23 victoires et 5 défaites est très rare en NBA, surtout sans mouvement majeur durant l’été. Les deux derniers exemples en date sont les Celtics en 2008 avec l’arrivée de Kevin Garnett et Ray Allen, puis le Heat en 2011 avec la signature de LeBron James et Chris Bosh tandis que les deux recrues phares des Blazers sont Robin Lopez et Mo Williams, deux bons joueurs mais loin du niveau des all stars précédemment cités.
Été 2012, les bases sont posées
Après une saison 2011-2012 éprouvante, les Blazers décident de repartir du bon pied. Le 4 Juin, Neil Olshey est nommé GM de la franchise, lui, l’ancien des Clippers à l’origine de la venue de Chris Paul à Los Angeles, va nommer à la surprise générale Terry Stotts en tant que coach plutôt que Kaleb Canales qui avait assurer un bon intérim la saison précédente. Stotts après deux passages à Atlanta (2002-2004) et Milwaukee (2005-2007) est surtout connu pour avoir été l’architecte de la défense de Dallas qui a permis aux Mavs d’être champion en 2011.
Après le GM et le coach, il faut poser les fondations au niveau des joueurs, quatre sortent du lot après la saison 2011-2012, LaMarcus Aldridge évidemment, Wesley Matthews, JJ Hickson et Nicolas Batum. Ce dernier devient agent libre juste après l’arrivée d’Olshey et est prolongé au prix fort en se voyant attribué le rôle de lieutenant du franchise player LaMarcus Aldridge.
On a donc un « quatre majeur » et à la draft 2012 Portland, qui recherche un meneur de jeu jette son dévolu sur Damian Lillard avec le 6ème choix de la draft, acquis dans l’échange avec les Nets pour Gerald Wallace quelques mois plus tôt. Le rookie vient donc compléter l’effectif des Blazers, son talent et sa solide expérience en NCAA -4 ans à Weber State- ainsi qu’une très solide summer league le propulse à une place de titulaire.
La saison 2012-2013 commence pourtant bien
Jusqu’au All Star break, les Blazers sont dans la course aux playoffs avec un bilan de 25 victoires pour 28 défaites. Cependant, on se rend vite compte que cette équipe manque de profondeur. Le talent des cinq titulaires est indiscutable mais le banc est l’un des plus faible de toute la ligue.
Postes | Titulaires | Remplaçants | |
Meneur | Damian Lillard | Eric Maynor | Nolan Smith |
Arrière | Wesley Matthews | Will Barton | Sasha Pavlovic |
Ailier | Nicolas Batum | Victor Claver | Luke Babbitt |
Ailier fort | LaMarcus Aldridge | Joel Freeland | Jared Jeffries |
Pivot | JJ Hickson | Meyers Leonard |
On y retrouve quatre rookies : Barton, Claver, Freeland et Leonard. Ils sont entourés par quelques vétérans peu performants comme Pavlovic, Babbitt et Jeffries. Seul Eric Maynor arrivé en cours de saison fait un peu de bien.
Le problème de Portland durant cette saison 2012-2013 est donc qu’ils doivent se reposer beaucoup trop sur leurs titulaires, quatre d’entre eux jouent au moins 35 minutes et l’enchainement des matchs commence à peser sur les organismes, Aldridge doit manquer 8 matchs, Batum 9 et Matthews 13. Dès que l’un d’eux est absent, les défaites s’accumulent et les Blazers affichent un piteux bilan de 8-21 après le All Star Break pour terminer à la 11 place de la conférence ouest.
Priorités de l’été 2013 : Le banc et un nouveau pivot
Neil Olshey en est conscient, pour devenir une équipe performante, Portland a deux gros problèmes à améliorer. Son banc, et le poste de pivot, JJ Hickson est un excellent joueur mais c’est un ailier fort offensif, tout comme LaMarcus Aldridge et même si ses statistiques, notamment aux rebonds sont intéressantes, il ne peut être efficace en défense avec ses 2.06m face aux pivots adverses, de plus il arrive en fin de contrat. Le GM conscient de son talent veut faire de lui le 6ème homme de l’équipe pour apporter des points en sortie de banc, mais le salaire proposé ne répond pas aux exigences du joueur tout comme le fait qu’il ne sera plus titulaire et il préfère donc changer d’air. De ce fait Olshey s’active pour récupérer un pivot qui peut servir de tour de contrôle défensive et qui sera complémentaire d’Aldridge dans la peinture, lui qui est peu réputé pour sa défense.
Le 4 Juillet 2013, Robin Lopez arrive en Oregon et le pari s’avère payant fin Décembre, le frère jumeau de Brook s’est parfaitement intégré dans l’équipe dans un rôle qu’il affectionne, et avec lui sur le terrain les Blazers n’encaissent que 103,6 points en 100 possessions contre 107,5 lorsque Hickson était sur le terrain la saison dernière. Avec une meilleure défense, Portland peut aussi compter sur un meilleur banc.
Postes | Titulaires | Remplaçants | |
Meneur | Damian Lillard | CJ McCollum | Earl Watson |
Arrière | Wesley Matthews | Mo Williams | Allen Crabbe |
Ailier | Nicolas Batum | Dorell Wright | Victor Claver |
Ailier fort | LaMarcus Aldridge | Thomas Robinson | |
Pivot | Robin Lopez | Joel Freeland | Meyers Leonard |
Dorell Wright est subtilisé de justesse à Oklahoma City qui allait le signer, l’ancien sixer et ses 37% en carrière à 3points viennent remplir le rôle de shooteur en sortie de banc que ne possédait pas Portland la saison passée. Il tourne cette saison à 39% derrière l’arc en 14 minutes de temps de jeu.
Autre recrue, Thomas Robinson, l’ailier fort drafté juste avant Lillard en 2012, n’a pas réussi à s’imposer ni à Sacramento ni à Houston où il a été envoyé en cours de saison. Dès le mois de Juin, les Rockets l’ont placé sur le marché dans le but de se débarrasser de son contrat à 3.5 millions la saison pour faire de la place à une possible arrivée de Dwight Howard au salaire maximum. Neil Olshey saute sur l’occasion en envoyant deux futurs seconds tours de draft pour récupérer un jeune intérieur au potentiel intéressant et à moindre coût. L’ancien Jayhawk de Kansas se montre opportuniste cette saison, 5,2 points accompagnés de 3,6 rebonds en 11 minutes, mais surtout il permet à Terry Stotts de faire souffler LaMarcus Aldridge tout en maintenant un certain niveau d’intensité.
Dernière recrue phare de l’été, Mo Williams. All Star en 2009, l’ancien lieutenant de LeBron James à Cleveland arrivait en fin de contrat à Utah. Lui qui voulait un poste de titulaire n’avait toujours pas de contrat en Août et il dû se faire à l’idée que son souhait ne pourrait se réaliser, Portland lui a proposé un contrat d’un an + un an en option dans un rôle de 6ème homme qu’il s’empressa d’accepter. Williams apporte toute son expérience, lui qui devait encadrer également le rookie CJ McCollum se retrouve finalement avec un temps de jeu important due à la blessure de celui-ci. En 24 minutes il apporte 9,1 points et 4,5 passes. Si ses statistiques, notamment au scoring, ne sont pas celle d’un Jamal Crawford par exemple, son importance dans l’équipe pourrait en faire un candidat crédible au titre de 6ème homme de l’année.
Les titulaires : Jouer moins pour gagner plus
Grâce à un meilleur banc, les quatre titulaires déjà présents en 2012-2013 peuvent jouer moins de minutes et donc éviter un surplus de fatigue et de petites blessures.
2012-2013 | Minutes | 2013-2014 | Minutes | |
Damian Lillard | 38,6 | Damian Lillard | 36,1 | |
Wesley Matthews | 34,8 | Wesley Matthews | 34 | |
Nicolas Batum | 38,4 | Nicolas Batum | 35,7 | |
LaMarcus Aldridge | 37,7 | LaMarcus Aldridge | 37,1 | |
JJ Hickson | 29 | Robin Lopez | 30 |
Tout en jouant moins, Damian Lillard, Wesley Matthews et LaMarcus Aldridge ont réussi à augmenter leur moyenne de points cette saison, et on constate qu’avec un banc plus performant, les Blazers marquent tout simplement 11 points de plus que la saison passée !
2012-2013 | Points | 2013-2014 | Points | |
Damian Lillard | 19 | Damian Lillard | 21,5 | |
Wesley Matthews | 14,8 | Wesley Matthews | 16,3 | |
Nicolas Batum | 14,3 | Nicolas Batum | 14 | |
LaMarcus Aldridge | 21,1 | LaMarcus Aldridge | 23,1 | |
JJ Hickson | 12,7 | Robin Lopez | 9,5 | |
Banc | 15,6 | Banc | 24 | |
Total | 97,5 | Total | 108,4 |
En passant moins de temps sur le parquet, les joueurs majeurs peuvent mieux enchaîner les matchs. Cela se ressent dans les back-to-back principalement. L’équipe a perdu tout espoir de playoffs la saison dernière en ne gagnant que 23 matchs sur 62 lorsqu’elle avait 0 ou 1 jour de repos entre deux rencontres. Cette saison dans les mêmes conditions, le bilan est pour le moment de 19 victoires en 22 matchs en marquant 13 points de plus.
Bilan | Points | Différentiel | |
2012-2013 | 23-39 | 96,7 | -3,5 |
2013-2014 | 19-3 | 109,3 | 7,9 |
Jouer moins pour être plus efficace
Lorsque la saison passée il y avait très souvent au moins 3 titulaires sur le parquet tout le temps pour essayer de ne pas prendre d’éclat avec les remplaçants, il arrive beaucoup plus fréquemment cette saison qu’il n’y ait que 2 titulaires sur le terrain dans les différents lineups utilisés. De ce fait, cela permet aux joueurs du starting five d’être plus efficaces car plus frais lorsqu’ils sont ensembles sur le terrain, principalement pour finir les matchs et ainsi engranger des victoires. On voit dans le tableau suivant qu’en ne jouant ensemble qu’une minute de plus, leur production commune gagne 7 points, mais le plus important, le différentiel passe de -0,5 points à 4,5 points lorsqu’ils sont tous les cinq sur le parquet.
Minutes | Points | Différentiel | ||
2012-2013 | Titulaires | 18,9 | 38,2 | -0,5 |
2013-2014 | Titulaires | 20 | 45,3 | 4,5 |
Enfin, dernière statistique collective. Quand l’équipe arrivait l’année dernière essoufflée en fin de match, elle a perdu 10 de ses 33 rencontres où l’écart était inférieur à 5 points à 3 minutes de la fin, cette saison elle en est à 6 victoires en 9 matchs avec les mêmes paramètres, mais avec des joueurs plus frais.
Des leaders à la hauteur
C’est là le gros point fort de Portland cette saison, ses quatre joueurs majeurs ont haussé leurs niveaux ces derniers mois pour porter leur équipe jusqu’à la première place de la très relevée conférence ouest.
On commencera évidemment par LaMarcus Aldridge, qui s’affirme enfin en tant que leader, lui qui est plus vocal avec ses coéquipiers que jamais, montre l’exemple sur le terrain avec sa meilleure saison aux points (23,1) et surtout sa première saison à plus de 10 rebonds par match (11). Il s’affirme comme le meilleur poste 4 de la NBA et comme candidat au titre de MVP ou du moins, à la All-NBA first team de fin de saison.
A ses côtés, on retrouve Wesley Matthews qui signe lui aussi sa meilleure saison au scoring avec 16,3 points par match, agrémenté d’un exceptionnel 43,8% à 3 points. A l’image d’Aldridge, il s’implique encore plus pour l’équipe et il réalise sa meilleure saison aux rebonds avec 4,2 prises par match, ce qui le classe parmi les meilleurs arrières dans cette catégorie.
Passons ensuite à notre Frenchy, Nicolas Batum surfe sur la confiance engrangée par le titre de champion d’Europe et réalise un excellent début de saison dans l’Oregon. Il a enfin le rôle qui lui va pour le mieux, celui d’homme à tout faire, autant en défense qu’en attaque, et ça lui réussi parfaitement. Avec 14 points 6,3 rebonds et 5,3 passes il apparait comme l’un des joueurs les plus complet en NBA, il est d’ailleurs l’un des seuls joueurs à plus de 12 points – 5 rebonds – 5 passes par match. Si on lui reproche souvent son irrégularité au scoring, son côté playmaker est plébiscité par son coach. Il est à ce jour le 24ème meilleur passeur de toute la ligue et surtout le deuxième ailier après LeBron James. Enfin, ses 39% à 3 points sont un plus indéniable pour aider l’équipe.
Dernier joueur majeur, Damian Lillard. Le rookie de l’année 2012 confirme cette saison, 21,5 points 5,8 passes. Dans son année sophomore il est déjà évoqué pour le All Star Game, et dans le top 10 des meilleurs meneurs de jeu de la ligue. Cerise sur le gâteau, son pourcentage à 3 points est passé de 36 à 42%. Le gros point fort de Lillard est son sang froid en fin de match, après son buzzer beater de la saison passée contre New Orleans, il vient d’en mettre deux coup sur coup à Detroit et à Cleveland. Il est d’ailleurs le meilleur scoreur cette saison en prolongation.
Portland peut viser les sommets, avec un cinq majeur très fort et très complémentaire, et un banc performant, l’équipe a la profondeur nécessaire pour avoir l’avantage du terrain au premier tour des playoffs. Les motifs d’espoir sont légion à Rip City, CJ McCollum le rookie est blessé et n’a toujours pas joué cette saison, mais il est sur le chemin du retour et après sa summer league on est impatient de le voir, on en a déjà parlé mais son style de jeu se rapproche de celui de Damian Lillard et autre point commun, ses 4 ans passés dans une petite fac lui ont permis d’être prêt pour la NBA immédiatement.
Enfin, Portland a l’un des plus beau jeu de toute la ligue grâce aux systèmes de Terry Stotts avec une recherche permanente de la passe décisive et je vous conseille vivement d’essayer de les regarder jouer le plus souvent possible.